Oct. 2008
Comme on pouvait s’y attendre, les volatilités implicites des indices ont retrouvé des niveaux proches de leur plus hauts alors que le CAC 40 et tous ses équivalents internationaux franchissaient à la baisse leurs seuils techniques les uns après les autres. Mesurée sur les marchés de référence, cette volatilité implicite s’est véritablement envolée tout comme la volatilité historique…
Volatilité historique et volatilité implicite sont indissociables mais avant de les différencier toutes les deux, il convient de définir ce qu’est la volatilité (tout court) : la volatilité d’un actif financier mesure l’amplitude de ces variations possibles sur 1 an.
Plus précisément, la volatilité historique calcule à partir de la moyenne des rendements journaliers, de clôture à clôture d’un actif, son écart-type ou variance qui représente la moyenne des écarts à la moyenne. Imaginons que l’on obtienne 30 % de volatilité. Cela signifie que l’actif en question a toutes les chances de faire +30 % ou – 30 % sur 1 an autour de sa moyenne de cours.
La volatilité implicite est une donnée de marché. Sur le Monep (le marché des options négociables de Paris), les investisseurs, souvent professionnels, s’échangent des options selon le principe de l’offre et de la demande. Contrairement au marché des Warrants, il n’y a pas de teneur de marché sur le Monep. Cela signifie que plus il y a de demande sur une option plus son prix va augmenter même si le sous-jacent ne bouge pas pendant la période. Avec la formule de Black & Scholes, on peut déduire du prix d’une option, à partir du cours du sous-jacent au moment de la transaction, de toute les caractéristiques de l’option (prix d’exercice, maturité, parité, etc…) et des taux d’intérêt, on peut déduire donc, la dernière inconnue de la formule à savoir la volatilité « implicite ». Elle est dite « implicite » car déduite du cours de l’option.
En d’autre termes, la volatilité historique nous montre le comportement passé d’un titre alors que la volatilité implicite nous indique ce qu’attendent les professionnels quand à son avenir… ! En ce moment tout cela est plutôt cohérent car les 2 types de volatilités sont comparables : elles sont très élevées.
Cela dure depuis 2 à 3 mois. Depuis cet été, les professionnels attendent une hausse de la volatilité. Prenons un exemple : le VIX, indice de volatilité coté en Allemagne et calculé à partir des volatilités implicites des options ayant pour sous-jacent le S&P 500, l’indice américain de référence des professionnels. Cet indice est passé de 20 % en avril 2008 à plus de 80 % soit des niveaux proches des plus hauts de 2003 à la veille de la guerre en Irak.
Sur les Warrants, cela a eu pour conséquence de valoriser l’ensemble des Warrants de manière considérable. Attention, maintenant, à l’éventuelle décrue de cette volatilité.
En l’espace d’une semaine boursière, le VIX a reculé de plus de 30 points passant de son plus haut niveau, 85.12 au matin du 17 octobre à 54.93 le 21 octobre en matinée à l’heure ou nous écrivons ces quelques lignes. Si le marché continue de monter, étapes par étapes, cette volatilité risque de continuer son mouvement baissier pour retrouver des niveaux de l’ordre de 35-40 % dans un avenir proche.
Dans cette situation délicate il vaut mieux privilégier des produits dont les prix d’exercice sont dans la monnaie plutôt que en dehors de la monnaie. La règle d’un Delta compris entre 30% et 60 % doit être adaptée à la situation actuelle. Optez plutôt pour des Warrants dont le Delta est supérieur à 50 % quitte à raccourcir leur maturité pour disposer d’un effet de levier adéquate.
Autre solution, se tourner vers les Turbos Illimités ou les Turbos à maturité. Il n’y aura aucun impact de la volatilité sur leurs cours que ce soit sur les indices ou sur les actions. Si vous optez pour les Turbos, ne vous faites pas surprendre par une désactivation… Choisissez alors des produits dont la barrière désactivante est relativement éloignée du strike (prix d’exercice) car en l’espace d’une dizaine de jour, nous avons vu quand même 3 fois le CAC 40 approcher voire dépasser les plus 10 % ou moins 10 % en séance ou en clôture…