LE BRENT
Les fondamentaux dominent les craintes géopolitiques
La pression perdure sur le cours du baril du Brent qui abandonne pas moins de 8% depuis le début du mois, pour passer de 51 à 47 USD. Ces récents dégagements qui mènent les cours à des plus bas annuels peuvent être approchés par différents éléments fondamentaux et techniques.
Les accords de l’OPEP sur la prolongation des quotas de production ont grandement cristallisé les attentes des opérateurs durant les dernières semaines. Or, les données portant sur l’état de l’appareil productif américain montrent la résilience des producteurs aux faibles prix du brut. Par conséquent, les stocks de brut demeurent à des niveaux élevés et reflètent l’abondance de l’offre mondiale, ce qui inquiète les opérateurs. Ces derniers doutent ainsi de plus en plus de la capacité de l’OPEP à rééquilibrer le marché.
Par ailleurs, les cours pétroliers n’ont nullement réagi à la crise diplomatique d’envergure qui oppose les pays du Golfe au Qatar. L’Arabie Saoudite, l’Egypte, le Yémen, Bahreïn et les Emirats arabes unis accusent Doha de complaisance à l’égard d’organisation terroristes. Bien que cette crise puisse ébranler l’union du cartel pétrolier et inciter le Qatar à ne plus respecter les quotas de production, il convient de rappeler que celui-ci ne représente que 2% des fournitures mondiales.
En d’autres termes, si Doha souhaitait dévier des accords de production, l’impact sur les cours du brut serait marginal. Les fondamentaux priment donc légitimement sur les facteurs géopolitiques qui passent au second plan.
D’un point de vue technique, le cours du Brent évoluait au sein d’un triangle ascendant dont l’oblique haussière à 49 USD qui servait de support a été brisée. Cette cassure est le signal d’une correction plus marquée en direction des prochains supports clés, à savoir le niveau des 43 USD.
Jordan Dufee Analyse réalisée le 22/06/2017
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L’EURO/DOLLAR
Un tableau plus prometteur en Europe
Malgré les velléités haussières de la Réserve Fédérale, la monnaie unique profite toujours d’un contexte politique et d’une macroéconomie plus favorable en Europe pour consolider une hausse entamée en début d’année.
Bien qu’exprimant un certain optimisme à l’occasion d’une nouvelle hausse d’un quart de point de son taux directeur, la Réserve Fédérale peine à faire oublier la réalité des indicateurs et la défiance croissante face à l’administration Trump, fragilisée par de sérieux soupçons d’ingérence russe.
Alors que les argentiers américains prévoient toujours un troisième tour de vis cette année, puis d’entamer « relativement rapidement », selon les propos de Janet Yellen, une réduction du bilan de l’institution gonflé depuis la crise financière par trois QE successifs, les membres du comité ont paradoxalement été contraints de réviser en baisse leur prévision d’inflation pour 2017.
En Europe, la large majorité obtenue par Emmanuel Macron aux élections législatives françaises conforte la stabilité politique sur le Vieux-Continent tandis que les statistiques économiques au sein de l’Union monétaire continuent de montrer des signes de vigueur.
Et même si la BCE a également réduit ses prévisions de hausse de prix pour cette année, Mario Draghi reconnait désormais une trajectoire inflationniste moins incertaine.
En outre, un nouvel accord entre Athènes et ses créanciers écarte le risque d’une nouvelle crise grecque cet été.
Graphiquement, en données hebdomadaires, l’Euro consolide autour de 1.12 USD et la situation reste inchangée tant que notre résistance à 1.1325 parvient à contenir les cours. Au sein d‘une dynamique haussière de long terme, illustrée par le retournement net de la moyenne mobile à 20 semaines, une rupture en clôture de ce seuil-clé encouragerait une accélération des cours vers 1.1717, un niveau inédit depuis janvier 2015.
Mathieu Burbau Analyse réalisée le 22/06/2017
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Article tiré du magazine Strike 182 / Juillet Août 2017