Après un mois d’octobre très chahuté en raison des tensions commerciales et de la flambée des taux obligataires, les places financières ont brièvement tenté de reprendre de la hauteur sur fond d’espoirs d’apaisement des mesures protectionnistes entre Pékin et Washington. Ce répit n’aura été que de courte durée, à l’image des indices mondiaux qui ont subi une nouvelle vague de dégagements massifs ces dernières semaines.
Plusieurs éléments ont ravivé l’aversion au risque des opérateurs. Tout d’abord, les craintes de ralentissement économique mondial qui pourrait peser sur le commerce international. Bien que les Etats-Unis conservent une croissance robuste (+3.5% en rythme annualisé), les autres zones géographiques ont clairement mis en évidence un ralentissement de l’activité. Le PIB progresse de 6.5% au troisième trimestre en Chine et de seulement 0.2% en zone euro (+0.4% attendu). Il est stable en Italie et recule même de 0.2% en Allemagne ou encore de 0.3% au Japon… Des plus bas de plus de 4 ans. De quoi assombrir les perspectives et le moral des intervenants, comme en témoignent les révisions baissières successives des prévisions de croissance mondiale par l’OCDE.
En Europe, c’est le risque politique qui prédomine, avec la forte opposition rencontrée par le projet sur le Brexit et l’immobilisme de l’Italie concernant son budget, la commission européenne prévoyant des sanctions pour déficit excessif.
Les marchés ont également pâti de la forte chute du pétrole, ce dernier ayant perdu plus de 25% en quelques semaines, avec une production qui reste toujours abondante. Les pétrolières, les valeurs cycliques, les technologiques et l’automobile ont été particulièrement malmenées, les opérateurs préférant se tourner vers des secteurs plus défensifs, tels que la santé, les services aux collectivités ou la distribution, alors que les bénéfices des sociétés plafonnent et que les perspectives déçoivent.
A l’approche de la fin de l’année, l’attention devrait rester focalisée sur la question commerciale, avec le début du G20 le 30 novembre prochain. Les problématiques européennes pourraient également être sources de volatilité, d’autant plus avec les problématiques différentes entre banques centrales et la perspective d’une hausse des taux aux Etats-Unis en décembre.
D’un point de vue graphique, l’indice CAC40 a amorcé un mouvement de correction, après sa brutale réaction au contact de la zone des 5530 points. Celui-ci revient actuellement tester ses points bas d’octobre, à proximité des 4900 points, niveau correspondant à la borne basse d’un canal haussier en bleu sur le graphique. Cette zone de cours devra impérativement contenir les velléités baissières et engendrer une reprise technique, sous peine d’assister à une poursuite du mouvement en cours en direction des 4865 points, borne basse d’un gap laissé ouvert en mars 2017, voire 4750 points par extension, support majeur en données journalières.
Laurent Polsinelli. © 2018 zonebourse.com
CAC 40
DOW JONES
Rattrapé par les craintes d’un ralentissement économique mondial, par les incertitudes politiques en Europe et la persistance des tensions commerciales sino-américaines, le DOW JONES revient rapidement sur ses plus bas de fin octobre, après avoir brièvement tenté de rebondir au début du mois. La configuration graphique demeure fragilisée à court terme mais seul l’enfoncement des 23500 points serait de nature à remettre en cause la tendance de fond clairement haussière.
NASDAQ 100
Les technologiques sont lourdement chahutées, les opérateurs jugeant les niveaux de valorisation élevés et les perspectives décevantes, dans un contexte de ralentissement économique. Le Nasdaq 100 vient ainsi d’aligner ses deux pires mois boursiers depuis début 2016, avec -8.6% en octobre et -5.6% en novembre, la chute des GAFA ayant nettement contribué à la désaffection pour les valeurs technologiques. La dynamique de fond reste positive au-dessus des 6400 points, mais l’enfoncement de cette zone confirmerait le retour d’un réel consensus vendeur.
NIKKEI
L’indice japonais n’a pas échappé à la correction actuelle des places financières, d’autant plus alors que le PIB s’est contracté de 0.3% au T3, après une progression de 0.8% au second trimestre au Japon. La configuration actuelle milite pour une poursuite de la consolidation en cours en direction des 20620 points, zone de cours qui pourrait permettre une remobilisation du consensus acheteur.
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