Première céréale cultivée au monde, le blé constitue l’aliment de base pour un tiers de la population de notre planète. A ce jour, c’est 75% de la production mondiale qui se trouve destinée à l’alimentation humaine, le reste étant dédié à l’alimentation animale et à l’industrie.
Culture ancestrale, le blé possède un génome très complexe avec trois jeux de chromosomes contre un pour l’homme. Il en existe deux types : le blé tendre (majorité des cultures mondiales) et le blé dur.
Les terres travaillées dans le monde se montent à 225 millions d’hectares répartis principalement en Europe (plus de 20% de la production mondiale), en Chine (18%), dans les Indes (12%) et en Russie (8%). D’ici 2050, la production de blé devra augmenter de 60% afin de satisfaire les besoins alimentaires mondiaux. Dans ce contexte, le progrès génétique devient essentiel, ce qui oblige les semenciers à être présents de manière intensive dans la recherche.
A court terme, la problématique est tout autre et c’est un véritable paradoxe, l’offre est pléthorique.
En effet, si localement, les rendements français s’annoncent très bas (la récolte estimée pour 2016 serait de 28 millions de tonnes contre 40 millions l’an passé), en revanche, les moissons russes et américaines avancent vite. Sur ces deux zones de production la qualité est au rendez-vous et les perspectives sont excellentes. La Russie a récolté le double de sa production par rapport à 2015 et les régions de l’ouest américain génèrent des récoltes généreuses.
L’indice FAO (Food ans Agriculture Organisation) a baissé fortement en juin de 6% et même si la stabilisation des prix a marqué la suite de l’été, il n’en demeure pas moins que ces derniers devraient rester bas dans les mois à venir.
Les marchés agricoles restent, par conséquent, sous pression avec l’idée globale que les cultures rencontrent actuellement peu de problèmes pour se développer.
Dans cet environnement où l’offre abonde, les cours viennent de subir une forte dégradation avec plus de 25% de baisse en quelques semaines sur le marché à terme de Chicago, pour atteindre 408 USD, le quart de tonne.
Cette chute des prix s’inscrit dans une tendance primaire très négative qui pourrait entrainer les cours dans une plage de prix à proximité des 300 USD.
Evolution des cours depuis les années 2000
Le boisseau de blé se trouve au plus bas, correspondant à des références tarifaires de 10 ans. Une situation qui pourrait entrainer des difficultés dans les exploitations pour qui les prix se rapprochent de leurs coûts de revient … une situation qui ressemble de plus en plus à l’industrie pétrolière.
Article tiré du magazine Strike 172 / Septembre 2016