Euro / US Dollar : FED/BCE, des divergences qui vont persister en 2020

Bien que l’année 2019 s’achève par trois baisses de taux de la FED, la BCE s’est également vue contrainte d’accroître son soutien à l’économie mi-septembre. Et les divergences de politique monétaire entre les deux grandes banques centrales persistent.
Et même si Christine Lagarde, nouvelle patronne à Francfort, voit des « signaux de stabilisation » et des « risques moins prononcés », l’inflation reste à la traine (+1.0% sur un an). L’activité privée de l’Union monétaire, toujours pénalisée par le secteur manufacturier, termine par ailleurs l’exercice en enregistrant sa plus faible expansion trimestrielle depuis 2013.
Du côté du Brexit, le triomphe des Conservateurs aux élections législatives outre-Manche devrait entériner le divorce entre l’UE et le Royaume-Uni d’ici le 31 Janvier 2020. Pas vraiment de quoi soutenir l’Euro non plus alors qu’une longue période d’incertitudes va démarrer en marge d’intenses négociations commerciales entre Londres et Bruxelles.
Aux Etats-Unis, les projections de la Réserve Fédérale sont certes moins optimistes qu’en septembre alors que la hausse des prix ne s’échauffe pas. Une majorité des membres du FOMC n’envisagent plus de hausse de taux l’année prochaine. Cependant, l’hypothèse d’un nouvel assouplissement s’est aussi considérablement éloignée au moment où le taux de chômage de l’Oncle Sam évolue dans ses plus bas niveaux en 50 ans (3.5%).
Sur le front du commerce, l’annulation collégiale de nouveaux droits de douane et la promesse bilatérale de signer un accord de phase 1 début janvier confirment une trêve dans le conflit sino-américain. Une situation de nature à soulager un peu plus la FED.
Graphiquement, en données hebdomadaires, l’Euro résiste mais peine donc logiquement à rebondir durablement. Nous restons vendeurs au contact d’un seuil technique de long terme à 1.1197 USD. Comme évoqué le mois dernier, un franchissement de 1.0939 en clôture ouvrirait même la voie d’une accélération vers 1.0590 USD.
Mathieu BURBAU. Analyse réalisée le 17/12/2019. © 2019 Zonebourse.com
Pétrole : Les marchés pétroliers sortent enfin de leur torpeur

Après cinq mois de monotonie, les marchés pétroliers sortent de leur torpeur suite à la décision de l’OPEP+ d’accroître les réductions de production déjà en vigueur de 500.000 barils par jour. Cet accord porte le volume de pétrole retiré de l’offre mondiale par les 24 pays signataires à 1,7 mbj au cours du premier trimestre 2020.
A ces bonnes dispositions sur l’offre vient se greffer un vent d’espoir sur le front commercial et indirectement sur la croissance de la demande de brut. La conclusion d’un accord a minima entre Pékin et Washington raisonne comme la promesse d’une embellie de la croissance économique mondiale, une condition essentielle pour voir le marché pétrolier s’équilibrer durablement.
Les cours pétroliers se sont ainsi nettement redressés sur les derniers jours. Toutefois, force est de constater que les avancées restent modestes et que les opérateurs ne cèdent pas à l’euphorie. En cause, le rapport tranché de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) qui s’attend à une augmentation du déséquilibre offre/demande et ce, malgré les efforts réalisés par le cartel pétrolier et ses alliés.
Sur le front géopolitique, si les tensions se sont atténuées à la frontière turco-syrienne et au Yémen, elles pourraient nettement s’intensifier en Libye. Les combats opposant les forces pro-Haftar et celles du Gouvernement d’Union Nationale (GNA) s’amplifient et se rapprochent de la capitale, tandis que la Turquie se dit prête à intervenir militairement pour soutenir Tripoli.
Techniquement, le courant vendeur s’essouffle comme l’atteste le retournement des moyennes mobiles à 20 et 50 périodes. Les acheteurs tenteront ainsi de viser une première cible à 67 USD, correspondant au plus haut de juillet et septembre dernier. Le plus dur restera ensuite à faire avec le test des 72 USD, un niveau clé en données hebdomadaires.
Jordan Dufee. Analyse réalisée le 17/12/2019. © 2019 Zonebourse.com
Article tiré du magazine Strike 209 / janvier 2020