Avec le coup d’envoi de la saison des résultats trimestriels, les places financières ont à l’unisson inscrit de nouveaux records annuels, voire historiques, soutenues par l’accord commercial signé entre Pékin et Washington, la détente géopolitique et la légère amélioration des perspectives économiques. Après un parcours 2019 exceptionnel et une envolée dès les premières séances de l’année, les opérateurs optent désormais pour quelques prises de bénéfices dans l’attente des prochaines publications de sociétés.
C’est désormais chose faite, après des mois de menaces et de tractations, les Etats-Unis ont signé le 15 janvier dernier la phase 1 de l’accord commercial avec la Chine. Dans les grandes lignes, c’est l’Empire du milieu qui fait les principales concessions, en s’engageant notamment à acheter sur deux ans, 200 milliards de dollars de biens et services américains de plus qu’en 2017, dont une augmentation de 50 milliards de produits agricoles. L’accord prévoit que la Chine s’engage aussi à ne pas dévaluer sa monnaie à des fins commerciales et à faciliter l’accès des entreprises américaines à son marché de services financiers, abordant également les questions de propriété intellectuelle et de lutte contre la contrefaçon. De leur côté, les Etats-Unis ont réduit de moitié à 7,5%, les droits de douane sur 120 milliards de dollars de produits chinois importés. Il reste néanmoins des droits de douane de 25% sur quelques 250 milliards de dollars de produits chinois, lesquels ne devraient pas disparaître avant la signature de la phase 2. D. Trump a même averti que les barrières punitives pourraient à nouveau augmenter si la Chine ne respectait pas ses engagements.
Cet accord, loin de résoudre les problèmes de fond, a toutefois contribué à ramener une certaine sérénité et détendre le climat ambiant général.
Malgré la récente révision à la baisse des prévisions de croissance mondiale et en zone euro par le FMI, les dernières données macroéconomiques ont quelque peu rassuré les marchés. La production industrielle chinoise a augmenté de 6.9% en décembre (meilleure performance en 9 mois), avec des ventes au détail en hausse de 8% et un PIB conforme aux attentes à +6.1%. On constate aussi une légère amélioration en zone euro, à l’image des indices PMI manufacturier (46.3 contre 45.9 attendu) et services (52.8 contre 52.4 anticipé), des ventes au détail qui progressent de 1% et un taux de chômage qui se stabilise à 7.5%. Quant aux Etats-Unis, les données restent solides telles que les créations d’emplois, le taux de chômage à 3.5% ou l’ISM services ressorti à 55 contre 54.5 anticipé. Seule la production industrielle (-0.3%) et l’ISM manufacturier (47.2) ont déçu.
Les opérateurs devraient désormais focaliser leur attention sur la saison des résultats, alors que les analystes s’attendent en moyenne à un recul de 2.1% des profits du S&P500 pour ce trimestre, prenant en compte des révisions toujours baissières pour le secteur de l’énergie. Pour le moment, à peine 10% des sociétés de l’indice ont publié leurs comptes. Plus de 70% ont dépassé les attentes pour les bénéfices et 63% pour les ventes. Le marché devrait prêter une attention toute particulière aux prévisions à venir (d’autant que le consensus anticipe une hausse de 9.4% des bénéfices pour 2020, contre une quasi stabilité pour l’ensemble de 2019). Compte tenu des indices qui évoluent à proximité de leurs plus hauts historiques, des perspectives décevantes pourraient être très lourdement sanctionnées. Il conviendra donc de rester prudent.
Graphiquement, le CAC40 évolue sur des niveaux inédits depuis 2007, non loin de la zone de résistance des 6168 points en données hebdomadaires. Sur cette échelle de temps, ce niveau constitue l’objectif majeur. Sur un horizon de temps plus court, la tendance est également haussière au-dessus des 5960 points, zone de convergence avec la moyenne mobile à 50 jours. L’enfoncement de cette zone de cours constituerait un premier signal baissier militant en faveur d’une consolidation plus marquée qui devrait ramener l’indice vers les 5840 points dans un premier temps voire 5730 points par extension, plus bas du mois de décembre. Dans cette hypothèse, on pourrait profiter de ce retour des cours pour revenir à l’achat avec un meilleur timing.
Laurent POLSINELLI © 2020 zonebourse.com
CAC40


DOW JONES

Au début de la saison des trimestriels, l’indice Dow Jones évolue à son zénith, porté par la détente commerciale liée à la signature de l’accord de phase 1 avec la Chine, mais aussi en raison de la récente amélioration des perspectives économiques. La dynamique ne sera pas remise en cause tant que l’indice demeure au-dessus des 28000 points, zone de convergence avec la moyenne mobile à 20 semaines. Le seuil psychologique des 30000 points pourrait désormais être atteint et seul un retour sous les 28625 points à court terme remettrait à plus tard ce scenario.
NASDAQ 100

Après 38% de hausse en 2019 et déjà 5% de gain depuis le premier janvier, l’indice Nasdaq100 conserve une tendance clairement haussière sur les différentes échelles de temps. A court terme, seul un retour sous les 8710 points constituerait une première indication baissière, militant pour l’amorce d’une consolidation de plus forte ampleur en direction des 8400 points, niveau correspondant à la moyenne mobile à 20 semaines.
NIKKEI 225

Dans le sillage des autres places financières et de l’accalmie sur le front du commerce, le Nikkei a poursuivi son ascension ces dernières semaines, revenant à quelques encablures de ses plus hauts de 2018 en clôture hebdomadaire. La réaction de l’indice dans la zone des 24120 points devrait être déterminante. Le franchissement de ce niveau devrait ouvrir la voie aux 25000 points. Dans le cas contraire, on pourrait assister à l’amorce d’une consolidation en direction des 23110 points, premier support important.
Strike 210, Février 2020