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Eurozone: La forte progression de l’indice des directeurs d’achat ne fera pas changer d’avis la BCE…

Written by admin5430

Eurozone: La forte progression de l’indice des directeurs d’achat ne fera pas changer d’avis la BCE…

Comme un air de printemps avant l’heure, le climat des affaires a continué son embellie en février dans la zone euro. L’indice des directeurs d’achat (PMI : Purchasing Manager Index)  pour le secteur des services a pris plus de deux points. Son équivalent pour le secteur manufacturier a aussi progressé mais plus légèrement. L’économie de la zone euro reprend ainsi plus nettement sa marche avant. Si la BCE peut se réjouir de ce fait, il n’est pas évident (à juste titre) que ce développement soit durable. D’après le bureau de recherche économique de Commerzbank, un revirement de la politique monétaire n’est donc pas en vue.

Après la publication d’une croissance assez décevante pour le quatrième trimestre 2016, les indices PMI  publiés pour le mois de février soutiennent les prévisions des économistes d’un bon début d’année 2017. Le PMI manufacturier reprend 0,3 point à 55,5 et son homologue pour le secteur des services a bondi de plus de 2 points à 55,6 points. Ils retrouvent leur niveau du printemps 2011 avant la crise de la dette souveraine.

La BCE doit se réjouir de ces chiffres. Ces derniers militent pour une croissance économique de la zone euro d’environ 1.75% cette année comme la BCE l’attendait. Elle y voit donc des signes de plus en plus évidents que sa politique d’assouplissement monétaire est en train d’atteindre l’économie réelle, au moins en partie.

Mais, d’après nos analystes, ce n’est pas encore suffisant pour que Mario Draghi change sa politique. D’une part, l’inflation est toujours inférieure à 1% dans la zone euro et nettement inférieure à l’objectif de la BCE (un peu moins de 2%). D’autre part, la BCE ne sait pas si cette reprise économique pourra perdurer si elle normalise sa politique. En effet, si le nombre de prêts a augmenté dans la zone euro depuis la mi-2015 c’est aussi parce que les taux ont baissé significativement et ainsi réduit les charges d’intérêts des entreprises et des ménages. Mais cela ne constituait pas l’objectif premier de cet afflux monétaire dont on sait qu’une part importante n’atteint pas le tissu économique. Ce que l’on sait, en revanche, c’est qu’un revirement de la politique de la BCE aurait un impact négatif sur ces charges d’intérêt… et les problèmes de la zone euro pourraient refaire surface. Statu quo en vue, donc.

Article tiré du magazine Strike 178 / Mars 2017

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