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Pétrole et Euro/Dollar

Written by admin5430

LE BRENT

Des signaux contraires comme source d’incertitude

Pressions géopolitiques et initiatives diplomatiques continuent de rythmer les marchés pétroliers à l’aube de ce deuxième trimestre. L’escalade des tensions rapportée de Syrie et du Yémen cristallise ce nouveau contexte créateur de volatilité. La voie des armes, opposant indirectement États-Unis et Russie, les deux plus gros producteurs d’or noir au monde, inquiète les opérateurs. Par conséquent, le cours du Brent a atteint des niveaux inédits datant de trois ans, à près de 73 USD le baril.Au-delà des rouages géopolitiques, les données fondamentales demeurent mitigées, apportant une source supplémentaire d’incertitude dans un marché déjà sous tension. L’agence internationale de l’énergie (AIE) a maintenu ses prévisions de demande de pétrole en 2018. L’institution reste confiante quant à la capacité du marché à se rééquilibrer et relève même que les stocks commerciaux des pays membres de l’OCDE pourraient atteindre leur moyenne sur cinq ans dès le mois de mai. En revanche, notons que ces prévisions peuvent sensiblement se dégrader en cas de guerre commerciale sino-américaine, où l’agence y voit un facteur d’incertitude majeur.Par ailleurs, dans leur rapport mensuel, l’OPEP et l’agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) révisent conjointement à la hausse leur estimation de production américaine. Le nombre de forages en exploitation aux États-Unis ne cesse de progresser, d’autant plus que les compagnies sont incitées à produire au fur et à mesure que les cours pétroliers progressent. Il convient de rappeler que les producteurs de pétrole de schiste disposent d’une marge de manoeuvre considérable dans la conduite de leur production par rapport aux producteurs de pétrole conventionnel.Du côté de la production de l’OPEP, le cartel se félicite de voir la production de ses membres baisser en raison des quotas de production. Il faut néanmoins imputer une part importante de cette baisse au Venezuela, dont la production s’effondre en raison la crise économique que traverse le pays.Graphiquement, en unités de temps hebdomadaires, le cours du Brent s’est extrait de la zone de consolidation bornée entre 62 et 70 USD. Le trend primaire haussier reprend ainsi ses droits, avec en ligne de mire la symbolique ligne des 80 USD. Les acheteurs gardent définitivement la main, à l’image de la pentification des moyennes mobiles hebdomadaires. À ce titre, seul un retour sous les 70 USD militerait pour une pause à court terme.

Jordan Dufee. Analyse réalisée le 20/04/2018.
© 2018 Zonebourse.com

L’EURO/DOLLAR

Horizontal

Toujours chahuté par le protectionnisme de la Maison-Blanche, le billet vert permet à la monnaie unique de rester ancrée à proximité de ses points hauts annuels, sans toutefois qu’elle puisse trouver l’élan nécessaire pour franchir un nouveau palier.Offensif lorsqu’il s’agit de renégocier le traité ALENA, vindicatif quant à la balance commerciale de la Chine ou de l’Europe, va-t-en-guerre face à la Syrie et ses alliés, Moscou en tête, Donald Trump ne ménage effectivement pas ses efforts pour perturber la diplomatie internationale et menacer la croissance mondiale. Mais l’impact d’une telle politique sur les cours du Dollar ne semble pas contrarier Washington qui s’accommode bien volontiers d’une monnaie plus faible.Sur le front monétaire, la FED prépare doucement les marchés à trois nouvelles hausses de taux cette année, soit quatre au total. En effet, plusieurs voix se font entendre quant à la nécessité de se laisser une marge de manoeuvre suffisante en cas de nouveau ralentissement économique alors que l’inflation se redresse, les prix à la consommation progressant de +2,4 % sur un an aux États-Unis, un record en douze mois.De son côté, la BCE traverse une situation moins confortable. L’excédent commercial, principal atout de l’Union monétaire, pourrait d’abord être pénalisé à terme par le rétablissement de barrières douanières liées au protectionnisme américain d’abord, puis au Brexit. Une réalité qui pourrait altérer la confiance des investisseurs et peser sur la croissance. L’appréciation de l’Euro sur les douze derniers mois complique par ailleurs les projets de resserrement monétaire de Francfort alors que le niveau de la devise représente un sujet de préoccupation pour les exportateurs européens.Graphiquement, l’Euro reste au contact du haut de son range mais se heurte toujours à notre résistance de long terme à 1,2457 USD. Un franchissement en clôture hebdomadaire devra donc d’abord être validé avant d’envisager davantage de momentum haussier en direction de 1,2962.

Mathieu Burbau. Analyse réalisée le 20/04/2018.
© 2018 Zonebourse.com

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Article tiré du magazine Strike 191 / Mai 2018

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