Combien auriez-vous gagné si vous aviez investi sur le marché des actions françaises via le CAC40* depuis 1987 ? 1997 ? 2007 ? 2017 ?… Nombreux sont les investisseurs à s’être déjà posé ce type de questions ! S’il est impossible de remonter le temps, observer les cours a posteriori reste riche en enseignements. Découvrez dans ce dossier les périodes les plus fastes sur les marchés financiers ainsi que les différentes crises qui ont ébranlé les cours ces 30 dernières années.
Comment interpréter ce tableau pour le moins dense au premier regard ?
Il représente les rendements réalisés sur le CAC40 (ou instrument équivalent, hors frais, charges et fiscalité) en fonction de l’année d’entrée (axe des ordonnées) et de celle de sortie (axe des abscisses). Ainsi, un investisseur qui se serait positionné sur le CAC40 en 1992 et aurait revendu sa position en 1999 aurait enregistré une performance annualisée de 20,31%… Alors que s’il l’avait revendu en 2018, elle n’aurait été que de 6,14% par an en moyenne ! Premier constat : le vert domine haut la main. De quoi redonner le moral aux boursicoteurs ? Analysons d’abord ces données plus en profondeur.
L’investissement boursier est loin d’être un long fleuve tranquille… Deux périodes particulièrement critiques sur les marchés financiers se distinguent : 2001/2002 et 2007/2008. La première correspond à l’éclatement de la bulle internet avec la chute massive des valeurs des secteurs des technologies de l’information. A la fin des années 90, le développement d’internet et de start-up autour des technologies de l’information entraîne une certaine euphorie autour de « la nouvelle économie ». Ce nouvel eldorado combiné à un contexte de taux d’inflation bas a entraîné une ruée vers les marchés actions et la formation d’une bulle technologique sans précédent. Le 13 mars 2000, 5 ans après le début de l’envolée, la bulle éclate et efface brutalement les 5 années de hausse sur le Nasdaq. Il faudra alors 15 ans au Nasdaq pour retrouver le niveau qui était le sien avant l’éclatement de la bulle, en clôturant à 5 000 points en mars 2015.
Amorcée en juillet 2007, la crise financière mondiale de 2007-2008, aussi connue sous le nom de crise des subprimes, trouve son origine dans l’éclatement de la bulle de crédits immobiliers aux Etats-Unis. Amplifiée par la crise financière à l’automne 2008, les marchés s’enfoncent, des établissements financiers majeurs font faillites et la récession touche l’ensemble du système économique mondial. Le CAC40 perd alors plus de 40% entre 2007 et 2008, enregistrant sa pire performance annuelle depuis sa création.
En 2017, l’AMF (l’Autorité des Marchés Financiers) s’est penchée sur les réticences des français à investir sur les actions et l’une des conclusions pointait du doigt la « surestimation » du risque. Les dernières crises boursières ont profondément inquiété les épargnants qui semblent ne plus croire en la surperformance du placement en actions sur le long terme…
Bien entendu, si les performances passées ne présagent en rien des performances futures, ces 30 dernières années semblent néanmoins redonner ses lettres de noblesse à l’investissement en actions ! Sur 528 périodes étudiées, seulement 11% enregistrent des performances négatives. Dans 89% des périodes, les investisseurs sur le CAC40 ont donc été profitables depuis 1987. A partir de 13 années de détention, l’investissement sur le CAC40 n’a jamais enregistré de performances négatives depuis la création de l’indice. Lorsque l’on observe attentivement le graphique et l’emplacement des zones rouges de performances négatives, on réalise que plus la durée de détention augmente, plus la probabilité d’avoir une performance grandit aussi. Ainsi, les principales pertes se retrouvent dans des durées de détention inférieures à 5 ans.
Ce constat est d’autant plus probant si on compare un investissement de 1 000 euros sur le CAC40 (hors charges, frais et fiscalité) avec un investissement de 1 000 euros sur le livret A depuis 1987. Le portefeuille de l’investisseur sur le CAC40 serait valorisé à 11 325 euros au 19 juin 2019 contre 2 376 euros pour le portefeuille investi sur le Livret A.
* Nous parlons dans cette étude du CAC40 Net Return (dividendes réinvestis)
Article tiré du magazine Strike 204 / Juillet Août 2019