A l’instar des prix à la production, de la production industrielle et des capacités de production – statistiques que nous avons évoqué ces dernières semaines – le revenu moyen ou revenu personnel est un indicateur privilégié pour déceler des tensions inflationnistes sur l’économie.
Publié une fois par mois aux Etats-Unis par le Département du Commerce, le revenu personnel est calculé par la somme des paiements de traitements et salaires ou autres revenus du travail perçus par une personne physique, auquel on ajoute également les revenus fonciers, revenus d’intérêts ou dividendes. L’élaboration de l’indicateur tient aussi compte de l’usure du capital, que l’on peut rapprocher, en France, de notre amortissement comptable, et à l’éventuelle souscription à une assurance sociale, qui viennent tous deux, se retirer du montant obtenu.
En mesurant le niveau de salaire dans l’économie, une part essentielle du pouvoir d’achat des ménages, cet indicateur décèle les signes avant-coureurs d’une inflation. On l’appelle alors « inflation tirée par la demande » qui est à mettre en opposition avec celle issue de l’augmentation des coûts de production et donc des prix à la production (Strike 18 Spetembre 2002).
Cette statistique est éditée sous la forme d’un pourcentage qui mesure la variation de revenus d’un mois sur l’autre. Encore une fois, d’un point de vue strictement boursier, c’est une hausse inattendue de cet indicateur qui va constituer une mauvaise nouvelle, les opérateurs de marché craignant un durcissement de la politique monétaire. En cas de forte baisse inattendue, c’est la douche froide pour les investisseurs mais pour d’autres raisons : baisse des revenus personnels signifie bien souvent baisse du pouvoir d’achat, perspectives de consommations en baisse et donc récession, etc…